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Bonjour, bonsoir, c’est Buttea ! Pour cette nouvelle démo, je vous propose de voir ensemble un step by step complet du DTIYS que j’ai réalisé, à partir du dessin de l’artiste Raquel Travé. Vous pouvez retrouver cette artiste de talent sur Instagram ou encore Twitter.

Cela faisait un moment que je n’avais pas proposé d’article atelier sur le Mangakoaching, puisque la précédente illustration de couple date de l’an dernier, avec une illustration numérique !

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© Raquel Travé

Avant de commencer

DTIYS ? Qu’est-ce que c’est ?

DTIYS est l’abréviation de Draw This In Your Style, « dessine ça dans ton style » si on traduit simplement ! Pas besoin de chercher de difficulté supplémentaire, la consigne est dans le titre : redessinez le sujet donné dans votre propre style.

Certains le voient comme un exercice, d’autres comme un challenge, et d’autres encore comme une partie de plaisir… Et l’un n’exclut pas l’autre !

Vous pouvez en trouver énormément sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram au moyen de hashtags tels que #DTIYS, #DTIYSchallenge, #drawthisinyourstyle…

Évidemment, si vous postez votre dessin une fois terminé, n’oubliez pas de créditer l’artiste, et idéalement de reposter le dessin original à la suite du votre pour pouvoir facilement comparer les deux versions ! Parfois l’artiste original peut vous inviter à utiliser un hashtag spécifique, afin qu’il puisse retrouver les participations facilement, dans la masse des autres DTIYS.

Pourquoi c’est cool ET utile

Le DTIYS est un super exercice, et ce, à différents niveaux. Je vous invite à revenir lire l’article de Kuru sur le Redraw, dont le DTIYS est une variante, pour plus de détails !

Personnellement, je réalise des Draw This In Your Style lorsque j’ai l’envie de dessiner, mais que je ne parviens pas à trouver d’idée qui me plaise suffisamment, ou que je n’ai pas envie de trop me casser la tête à imaginer une illustration de A à Z. Le sujet et les couleurs sont données, je n’ai qu’à observer et à réadapter selon mes envies et mon propre style.

En gros, c’est du « dessin facile » dans le sens où ce n’est pas prise de tête, mais avec l’avantage principal d’entraîner à la fois votre sens de l’observation, votre style, votre main. Que du positif !

Matériel

Sauf contrainte imposée par l’artiste, vous êtes libre d’utiliser les outils que vous voulez. Voici la liste des outils que j’ai utilisé pour réaliser l’illustration de cet article atelier :

Étape préliminaire : observation et brouillon

Je commence par observer mon sujet : je repère les principaux volumes, la pose, l’expression et ce qu’elle m’inspire, mais également les détails qui attirent mon œil et comment je pourrais appliquer ma patte à ces deniers.

Très grossièrement, je fais un premier sketch qui me servira de brouillon, pour placer les volumes et capter la pose, la fluidité de cette dernière, etc.

À ce moment-là, très peu de détails sont visibles, et le personnage ressemble plus à un bonhomme bâton en traits de construction, il n’a même pas d’expression, et l’anatomie n’est pas forcément toujours au rendez-vous.

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Masterpiece (non)

Ensuite, je baisse l’opacité de mon premier sketch, et j’en attaque un second sur un nouveau calque, plus détaillé, plus précis, et plus correct.

C’est aussi à ce moment-là que je j’adapte le dessin de base à mon style, avec mon anatomie, mes proportions, ma façon de dessiner expressions, cheveux, plissés…

J’utilise énormément le mode miroir dès cette étape, et pas seulement lors de l’encrage, car une base solide et sans trop d’erreurs me fera gagner du temps lors de l’étape suivante.

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C’est déjà un peu mieux !

Le lineart (ou encrage)

Vient ensuite mon étape favorite ! … C’est faux, c’est celle que j’aime le moins :p

Quoi qu’il en soit, il est temps de mettre tout ça au propre, et pour ce faire, je n’hésite pas à multiplier les calques, que je n’oublie pas de classer et de nommer. Ce n’est pas une étape 100% nécessaire, mais dans mon cas, cette simple organisation me permet souvent d’éviter l’un des Némésis des artistes numériques… Travailler sur le mauvais calque !

Ici, il n’y a qu’un seul sujet, donc assez peu de calques en soi, mais je fais généralement un sous-dossier par personnage et élément de décor.

J’essaie également d’apporter un peu de corps à mon encrage en jouant sur l’épaisseur du trait notamment. Je n’ai pas pensé à le faire partout, mais c’est le cas sur le ruban au premier plan, dont le tracé est plus épais pour tenter de traduire une profondeur de champ

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Or-ga-ni-sa-tion ~
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Et hop, un beau lineart !

La colorisation

Je travaille plus ou moins toujours dans le même ordre:

  • Pose des aplats, accompagnés d’un léger dégradé
  • Pose et travail des ombres
  • Pose et travail des zone lumineuses
  • Petits ajouts finaux qui changent tout !

Les aplats

Comme pour le lineart, je crée un dossier dédié à la colorisation, et à l’intérieur, un calque correctement nommé pour chaque élément : un pour la peau, un pour la robe, un pour le chapeau, un pour les dorures…
Puis j’utilise l’outil pipette pour prélever les couleurs à partir du DTIYS original, dont je vais ajuster un brin la teinte, luminosité ou saturation à ma convenance.

Dans cette étape, j’inclus aussi le fond car il s’agit d’un simple dégradé et non d’un décor à part entière avec de multiples éléments. Je pourrai facilement modifier la couleur si besoin.

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C’est un peu plat, pour le moment

Le travail des ombres

Pour travailler ces dernières, je crée un ou plusieurs calques selon mes besoins ou mes envies, quitte à les fusionner (les aplatir) par la suite. Ces calques sont clippés en « masque d’écrêtage » au-dessus du calque de l’aplat correspondant pour ne pas dépasser inutilement, et en mode de fusion « multiplier/multiply ». J’utilise habituellement un violet peu saturé ou parfois un gris bleuté, jamais de noir pur, car le résultat rendrait trop terne.

Je pose une ombre que je renforce ou nuance par endroits, notamment avec du bleu ici (sinon je suis une fervente utilisatrice de violet/mauve, mais ce serait passé inaperçu).
Une fois que je suis satisfaite, je choisis un pinceau mélangeur afin d’adoucir sporadiquement les bordures de mon ombrage. Je veille cependant à en garder une partie nette. J’adore l’effet « water fringe » qu’offre Paint Tool SAI (un équivalent existe sur CSP, l’effet « bordure d’aquarelle »).

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Cliquez pour agrandir !

Le travail des zones lumineuses

On reprend la même méthode que pour les zones d’ombre, mais cette fois-ci, place à la lumière. La seule différence est le mode de fusion des calques, que je règle généralement sur « écran/screen » ou « luminosité/luminosity« .
Je privilégie « screen », plus doux, pour les matières plutôt mates, comme la peau ou la majorité des tissus, tandis que je préfère « luminosity » pour les matières plus réfléchissantes, comme les cheveux, métaux, bijoux, dorures…

J’utilise un jaune ou un orangé assez peu saturé, même s’il ressort presque blanc avec les propriétés du calque, mais jamais de blanc pur!

À l’aide d’un pinceau plutôt net, je retrace certains contours, pour souligner les volumes, et ajouter du contraste.

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Pa-pi-llons de lumièèère ~

… Je n’ai pas pu résister, l’occasion était trop belle :p

Évidemment, je n’ai pas dessiné tous les papillons à la main, un par un. J’aurais pu, techniquement, mais cela m’aurait pris un temps fou, là où un brush particulier épargne de l’énergie et du temps ! Je l’ai téléchargé pour l’occasion dans la bibliothèque de matériaux CLIP STUDIO ASSETS, qui se trouve sur l’écran d’accueil de CLIP STUDIO.

C’est une véritable mine d’or où vous pouvez trouver et télécharger une multitude de ressources selon vos besoins, de pinceaux personnalisés aux trames numériques en passant par tout type de ressources 3D, et bien d’autres encore. Je vous invite vivement à aller y fouiner un peu pour débusquer des outils super pratiques !

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C’est ici !

Une fois mon brush choisi, téléchargé et importé dans CLIP STUDIO PAINT, il est temps de laisser cette nuée de papillons s’envoler !

Comme pour le lineart, je renforce les différents plans en variant la taille des papillons : plus ils sont éloignés, plus ils sont petits, et inversement. Le seul gros papillon qui échappe volontairement à cette logique afin d’attirer le regard est celui près de l’œil ouvert du personnage.

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Mes petites touches personnelles

Le plus gros est fait, mais c’est à mon sens cette dernière étape qui change tout, qui sublime le dessin en lui donnant vie. Elle consiste en différentes petites touches personnelles, mes petits secrets de fabrication, si l’on peut dire :

  • Coloriser le lineart
  • Ajouter des touches de couleurs en jouant avec les modes de fusion des calques, en particulier celui appelé « incrustation » et « lumière vive/hard light« 
  • Ajouter un peu de texture et quelques mèches folles

Étant donné que cette étape est très personnelle et que je la réalise un peu au feeling, ce serait délicat d’expliquer absolument chaque choix et pourquoi, puisque cela dépend vraiment des goûts et du style de chacun. Je vous propose donc un petit comparatif, un avant/après cette étape, afin que vous puissiez visuellement vous représenter la différence.

Non, ce n’est pas le jeu des 7 différences, mais vous pouvez vous amuser à les repérer 😀

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Avant !
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Après, fini !

J’ai déjà ajouté ma signature (qui se marie particulièrement bien avec l’ambiance de ce DTIYS, vous ne trouvez pas ?), que je place si possible près du visage, afin d’éviter qu’elle soit coupée en cas de recadrage délibéré. Les personnes qui repostent des contenus sans autorisation ni crédit sont un vrai fléau sur les réseaux sociaux.

D’ailleurs, instant prévention : en dehors des DTIYS dont le repost est encouragé car c’est en partie le principe, pour tous les autres travaux, « crédit à l’artiste » n’est pas un vrai crédit ! Quand on ne sait pas, on ne reposte pas ! Et de façon générale, partez du principe que la grande majorité des artistes ne sont pas pour le repost, même avec un crédit correct.
C’est très souvent mentionné soit dans la bio de leurs réseaux sociaux, soit dans la description des posts, quand ce n’est pas directement sur le dessin !

Résultat final

Cette fois-ci, je n’ai pas enregistré mon processus au format vidéo, mais voici un gif qui récapitule différentes étapes de cet atelier démo !

DTIYS

Conclusion

Nous voici arrivés à la fin de cette démo : DTIYS de Raquel Travé ! J’espère que vous aurez apprécié l’avancée de cette illustration étape par étape et que vous aurez pu apprendre quelques petites choses.

J’en suis très fière et je trouve que c’est une de mes meilleures illustrations depuis un moment. Évidemment, elle n’est pas parfaite, étant donné que j’apprends et progresse en permanence, mais je suis heureuse d’avoir pu partager mon processus de création actuel avec vous !

En attendant nos prochains articles, je vous invite à aller jeter un coup d’œil du côté des autres ateliers réalisés par nos rédactrices, pour d’autres articles démo divers et variés ~

Si vous avez apprécié cette illustration, que vous souhaitez voir d’avantage de mes créations, ou juste faire un petit coucou, suivez-moi sur mes différents réseaux sociaux !

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