Faire un découpage dynamique

Le découpage de planche est l’une des étapes essentielles lors de la conception d’un projet de BD, de manga, de comics, de webtoon, etc. Il permet de transformer un scénario en images.

Pour que le résultat soit professionnel et retienne l’attention du lecteur, il doit être dynamique. Nous allons donc définir dans cet article quelques règles et astuces qui vous aideront à y parvenir.

Comment faire un découpage de planche dynamique ?

Définition du découpage

Découpage : Distribution du scénario dans une suite de cases qui forment une séquence narrative. Le découpage détermine le contenu de chaque image.

La Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’image

Le découpage est donc l’action que fait un auteur de transformer un scénario écrit en une suite d’images pour raconter son histoire. Pour y parvenir, il faut sélectionner de manière réfléchie les actions à présenter dans les cases, pour que le résultat soit à la fois compréhensible et dynamique.

Les outils du découpage

Faire un découpage dynamique d’un scénario n’est pas si simple… Les auteurs professionnels utilisent entre autre deux outils pour y parvenir : le séquencier et le storyboard.

Ils permettent d’avoir une vue d’ensemble du projet, l’un sous forme de texte et l’autre grâce à des visuels qui serviront par la suite de repères au dessinateur.

Vous n’êtes pas dans l’obligation de les écrire entièrement avant de passer vos planches au propre, mais il sera bien plus simple d’organiser un découpage dynamique si vous savez exactement où vous allez.

Note : Si vous souhaitez vous professionnaliser, les éditeurs de BD, Manga, Comics et Webtoon exigeront certainement de lire au moins une partie de votre storyboard avant d’accepter de publier votre projet. Par la suite, si votre projet est édité, il est très possible que votre éditeur demande à lire vos chapitres storyboardés pour y apporter des modifications avant que vous ne les dessiniez au propre.

Le séquencier

Qu’est-ce que c’est ?

Un séquencier est un descriptif au format texte de votre projet. Il permet d’équilibrer le récit de manière dynamique selon le nombre de pages que vous prévoyez au total :

  • S’il vous manque des pages pour finir de dessiner votre histoire, vous vous en rendrez compte avant même de commencer à travailler sur vos planches. Il vous sera alors possible de synthétiser les moments moins importants en un nombre réduit de cases.
  • S’il vous reste de la place au contraire, vous pourrez décrire plus en détails les évènements majeurs de votre scénario, vous pourrez les étaler sur plusieurs pages.

Il permet également de répartir harmonieusement les évènements de votre récit sur la durée de votre livre. Ainsi, vous pourrez alterner les moments calmes et les actions pour donner un bon rythme à votre histoire et n’oublier aucun élément important à son bon déroulement.

Comment rédiger un séquencier ?

On écrit son scénario sous forme de petits paragraphes. Chacun de ces paragraphes représente une planche de votre projet : une BD faisant environ 50 pages, vous aurez à peu près 50 paragraphes à écrire au total. Dans le cas d’un manga de 200 pages, vous aurez 200 paragraphes à écrire, tout simplement !

À l’intérieur de chacun de vos paragraphes, écrivez des phrases courtes, qui représentent une idée de l’action qui se produit sur la planche. Chacune de vos phrases deviendra potentiellement une case par la suite.

Le storyboard

À la différence du séquencier, le storyboard est un outil visuel : il permet d’avoir une idée plus précise des tailles et de l’ordre de lecture des cases, des cadrages, des positions des bulles, etc.

Découpage dynamique : storyboard
©The Black Cat, Alexandre Carrière

Il n’est pas nécessaire de faire des dessins parfaits pour cette étape. L’essentiel est d’être en mesure de comprendre plus tard ce que vous vouliez représenter dessus. Vous pouvez d’ailleurs écrire des annotations pour vous aider à ne rien oublier.

C’est en quelque sorte une version moche mais spontanée de votre projet !

Il n’existe pas qu’une manière de procéder. Vous pouvez bien sûr choisir de travailler votre scénario sur l’entièreté de votre histoire… Mais dans le cas d’une histoire sur plusieurs volumes, vous pouvez également décider de faire un storyboard discontinu par section d’histoire, par chapitre par exemple, ou par arc narratif

Dans le cas où vous décidez de travailler votre storyboard dans le désordre, je vous conseille de bien préparer un séquencier avant, pour avoir une idée précise de comment raccorder les différents tronçons que vous avez dessiné.

Note : Un storyboard est fait pour vous aider à élaborer votre projet, pour que sa version finale (au propre) soit la meilleure possible. Alors il ne faut surtout pas s’arrêter au premier essai de storyboard ! Relisez-le depuis le début chaque fois que vous le modifiez pour repérer les incohérences et les moments qui manquent de fluidité et retravaillez-le autant que cela vous semble nécessaire.

Les étapes du découpage

On retrouve le découpage à plusieurs échelles, lors de la création de BD, Manga, Comics, Webtoon.

Pour obtenir un résultat dynamique, il est important de partir d’un découpage global, puis d’aller de plus en plus dans le détail. On commencera donc par le scénario en général, puis on travaillera les planches (en double page, une page droite et une page gauche en même temps) et enfin on s’attardera plus précisément sur le contenu et la forme des cases.

Le découpage du scénario

Le scénario se découpe différemment selon les goûts des auteurs. Il est possible, par exemple, de faire un découpage par arc narratif, par chapitre ou par scène…

Choisissez la façon de procéder qui vous correspond le mieux. Quand vous aurez une idée précise de la tranche de l’histoire sur laquelle vous allez travailler, il va vous falloir organiser les différents évènements et informations que vous voulez y présenter.

Trier les informations

Afin de réussir à faire un découpage dynamique, il vous faudra trouver le juste milieu entre donner trop d’informations et ne pas en fournir assez :

  • Lorsque vous donnez trop d’informations, vous créez des longueurs dans votre récit et vos lecteurs risquent de s’ennuyer à cause de passages peu utiles au scénario.
  • Si au contraire, vous ne fournissez pas assez d’informations, les enchaînements de vos actions pourraient devenir trop rapides pour que l’on en saisisse le sens et le récit pourrait devenir confus.

Il vous faudra donc déterminer les temps forts de votre scénario, puis sélectionner les évènements que vous êtes sûrs de vouloir (ou devoir) représenter pour le bon déroulement de votre histoire.

Gardez à l’esprit que tout ce que vous montrez doit être utile à l’histoire.

Petite astuce : Pour faire un tri dans les informations, rien de mieux que de raconter son histoire à un ami ! Instinctivement on oubliera les évènements de l’histoire qui sont moins importants, pour ce concentrer sur les informations qui sont essentielles à la compréhension.

Créer des ellipses narratives

En narratologie, une « ellipse temporelle », également appelée « ellipse narrative » consiste à passer sous silence une période, c’est-à-dire à ne pas en raconter les événements. Il s’agit donc d’une accélération du récit.

Wikipédia

C’est également à l’échelle du scénario que vous serez amené à créer des ellipses narrative. Elles vous permettront d’éviter les longueurs en éliminant des décompositions d’actions qui seraient inutiles. Ainsi votre histoire aura un meilleur rythme et votre découpage sera plus dynamique !

Équilibrer les informations

Il est important d’alterner des moments d’action et des moments de calme pour que votre public puisse assimiler ce qu’il vient de lire.

Si les actions s’enchainaient sans pause, le lecteur pourrait fatiguer et avoir de plus en plus de mal à suivre ce que vous racontez. D’un autre côté, si vos moments calmes sont trop longs, le lecteur risque de s’ennuyer et de ne pas poursuivre la lecture.

Le découpage de planches

Attardons-nous à présent plus précisément sur le découpage de chaque planche.

Les doubles pages

Quand on ouvre une BD, un manga ou un comic book, on se trouve forcément en face de deux pages : d’une page gauche et d’une page droite. Il est donc préférable, quand on fait le découpage à l’échelle des planches, de travailler à la fois une page paire et une page impaire.

C’est surtout important dans le cas de la réalisation d’un manga (ou d’une BD qui n’utilise pas un gaufrier pour présenter ces cases) : si vous voulez dessiner une case sur la totalité d’une double page, il vous faudra savoir précisément comment s’organisent les pages gauches et droites qui sont placées avant cette double page, pour être sûr que les deux parties de votre case soient l’une à côté de l’autre !

Note : Pour donner envie à votre lecteur de tourner la page pour lire la suite, suggérez que quelque chose arrive sur la double page suivante. Ce n’est pas évident à mettre en place à chaque double page, mais essayez de le faire le plus souvent possible ! Par exemple, en toute dernière case de la double page, le personnage aperçoit quelque chose : il faut tourner la page pour savoir de quoi il s’agit.

Sens de lecture

L’ordre des cases doit obéir à certaines règles pour que la lecture se fasse de manière fluide. Bien sûr, pour commencer, vous devrez choisir le sens de lecture de votre projet : se lit-il de droite à gauche ou de gauche à droite ?

Découpage dynamique : sens de lecture
Découpage dynamique : fluidité de lecture
©P.T.S.D. Guillaume Singelin

Prenons l’exemple d’une lecture de gauche à droite. Le lecteur commencera à lire par la case tout en haut à gauche de la page de gauche et finira par la case tout en bas à droite de la page de droite.

Note : Il faut que l’œil du lecteur lise instinctivement les cases dans le bon ordre. Si ce n’est pas le cas, c’est que votre mise en page a un problème. Pour que l’ordre soit explicite, vous pouvez par exemple modifier la largeur des gouttières, pour que l’ordre de lecture soit plus évident.

La première page comme accroche

La première page de votre projet doit intriguer le lecteur, pour lui donner envie de poursuivre sa lecture. C’est l’accroche qui donne le ton de votre scénario, qui donne une idée de votre style graphique et qui souvent amène le thème de votre récit.

Voici quelques idées qui aideront notamment votre première page à éveiller l’intérêt de vos lecteurs :

  • Créer une mise en scène très originale,
  • Présenter une scène mystérieuse qui amène à se poser des questions,
  • Valoriser votre style graphique en faisant une illustration narrative,
  • Raconter en quelques mots ce qui a déclenché le début de votre histoire…
Découpage dynamique : la première page
Découpage dynamique – quelques exemples de premières pages accrocheuses :
1 – ©Seven Deadly Sins, de Nakara Suzuki
2 – ©To your Eternity, de Yoshitoki Oima
3 – ©L’atelier des sorciers, de Kamome Shirahama
4 – ©One Piece, de Eiichiro Oda

Vous pouvez commencer votre histoire par un temps fort pour captiver l’attention du lecteur et le plonger directement dans une action.

Le découpage par case

Dans cette partie, nous allons étudier plus précisément comment faire un découpage dynamique par case. Pour cela, il vous faudra éviter la monotonie et l’ennui en variant leurs tailles, leurs formes et leurs contenus.

Selon le type de format dans lequel vous décidez de dessiner votre projet (BD, mangas, comics, webtoon, etc.), vous n’aurez pas la même liberté de mise en page.

Le cas particulier du gaufrier

Le gaufrier est principalement utilisé dans la BD Franco-Belge, mais on en trouve également au Japon pour dessiner des Yonkoma (lire l’article : Le Yonkoma).

Qu’est-ce qu’un gaufrier ?

Le gaufrier est le découpage le plus classique. Il consiste à utiliser des cases de tailles identiques qui donnent à la planche une allure de grille ou de gaufrier. On parle aussi de composition régulière.

C’est la façon la plus simple d’ordonner la page. Elle permet de publier la bande dessinée sous plusieurs mises en forme (en album ou en strip par exemple). Le choix du gaufrier est donc parfois lié à une technique d’impression.

Wikipédia

Le gaufrier est extrêmement simple d’utilisation, mais il n’offre aucune liberté de composition : le dynamisme des cases y est donc très limité.

Définir la taille des cases

Dans une mise en page libre, vous pouvez faire des tailles de cases diverses et variées. Alors il vous faudra choisir quelles seront celles que vous ferez plus grandes que les autres.

Découpages dynamique : tailles de case
©The Promised Neverland, Posuka Demizu et Kaiu Shirai

La taille de la case sera proportionnelle à son importance. Il vous faudra donc, à l’aide de votre scénario, ou mieux, de votre séquencier, déterminer quelles sont les cases qui contiennent :

  • Un temps fort :
    • Ce genre de dessin sera dans des cases de grandes tailles, pour les mettre en valeur. Les auteurs iront jusqu’à utiliser des demies pages, des pages entières, ou même des doubles page !
    • Ces cases sont toujours plus travaillées graphiquement, pour augmenter leur impact visuel.
  • Un évènement neutre :
    • Ces moments seront dessinés dans des cases de tailles moyenne.
  • Un détail qui aide au déroulement de l’action mais qui n’apporte rien de particulier au niveau du scénario :
    • Ce genre de case ne doit pas prendre trop d’espace dans la planche, alors elles seront les plus petites à dessiner.

Note : L’utilisation trop répétitive d’effets visuels impactant peut réduire leur puissance, car le lecteur prend l’habitude d’en voir et en est moins surpris !

Définir la forme des cases

Nous avons déjà abordé la forme des cases dans l’article : Technique de composition, illustration et planche de BD.

  • On utilisera des cases longues pour dessiner des évènements longs, ou qui ont une durée indéterminée. Par exemple, pour montrer le lieu où se déroule la scène.
  • Au contraire, on utilisera des cases verticales et étroites pour des évènements ou des actions courtes, souvent suivies d’autres cases de la même forme.
  • Les cases obliques permettront d’ une impression de mouvement pour des actions,
    • Elles permettent, dans le cas où elles ne sont pas utilisées dans une action, d’instaurer un sentiment de malaise chez le lecteur.
  • Les cases sans bordures donnent un effet de liberté. Elles permettent également de suspendre un moment dans le temps.
  • Les cases dont les personnages sortent partiellement ou entièrement ne sont là que pour contenir le décor, la plupart du temps. Cela donne plus d’importance au personnage, qui impose sa présence au reste de la planche.
Découpage dynamique : sortie de cadre
Découpage dynamique : sortie de case
©Talli Fille de la Lune, Sourya

Définir le contenu d’une case

Pour définir le contenu de vos cases, il faudra commencer par définir quels sont les moments clés que vous choisissez pour synthétiser l’action.

Prenons l’exemple d’un personnage A qui donnerait un coup de poing à un personnage B. Rien que pour cette action très simple, vous avez le choix entre plusieurs options :

  • Action décomposée dans le détail :
    • CASE 1 : élan du personnage A,
    • CASE 2 : l’impact du coup,
    • CASE 3 : le personnage B se tient le nez.
  • Action synthétisée partiellement :
    • CASE 1 : élan du personnage A
    • CASE 2 : le personnage B se tient le nez
  • Action synthétisée partiellement (version 2)
    • CASE 1 : l’impact du coup,
    • CASE 2 : le personnage B se tient le nez
  • Action synthétisée mais mise en scène différemment :
    • CASE 1 : le personnage A regarde méchamment le personnage B
    • CASE 2 : le personnage B se tient le nez
  • Action synthétisée au maximum :
    • CASE 1 : Le personnage A se frotte le poing à côté du personnage B qui lui se tient le nez

Tout comme lors du découpage du scénario, il vous faudra faire en sorte de ne pas avoir de cases inutiles.

Note : Si vous décomposez l’action avec trop de cases, vous donnerez un sentiment de lenteur, de ralenti. Au contraire, trop synthétiser donnera un sentiment de grande vitesse dans le déroulement de la scène.

Varier les plans

Un débutant aura souvent tendance à dessiner des gros plans sur les personnages, des vues de faces et des plans droits….mais pour éviter que vos planches soient ennuyeuses, il vous faudra jouer sur différentes positions, des plans variés et des points de vus originaux. (Lire l’article : Dessiner l’anatomie de personnage et ses positions)

  • Plan d’ensemble : il s’agit généralement d’un décor, c’est un plan de description qui sert à situer l’action. On l’utilisera dans une grande case pour présenter un nouveau lieu, par exemple.
  • Plan général : dans le même esprit que le plan d’ensemble, il sert à indiquer aux lecteurs le lieu de l’action, mais dans le cas où l’on connait déjà cet endroit. Il aide à indiquer quand on passe d’un lieu à un autre.
  • Plan moyen : un personnage y est présenté en pied (en entier).
  • Plan américain : un personnage y est présenté mi-cuisse.
  • Gros plan : un personnage y est représenté de la tête aux épaules.
  • Très gros plan : pour mettre en évidence quelque chose, ou attirer l’attention du lecteur sur un détail.

N’hésitez pas à varier un maximum les plans que vous utilisez pour que vos cases soient toutes différentes.

Autres astuces pour un résultat dynamique

Plan en pied

Il est assez courant dans les mangas qu’un nouveau personnage soit présenté plein pied. Ce plan permet de le mettre en avant et de montrer son style, une pose éloquente, une arme particulière, etc.

Découpage dynamique : présentation de personnage
© Hunter X Hunter, Yoshihiro Togashi
Plan débullé

Le  « plan débullé », également appelé « plan cassé » place la ligne d’horizon de votre case en diagonale. Ça a pour effet de donner un sentiment d’inconfort, ou de choc. On peut expliquer cet effet avec l’expression « tout va de travers ».

Plongée et contre-plongée

Pour donner du dynamisme à vos cases, rien de mieux que l’utilisation de la plongée et de la contre-plongée. Il ne faut bien sûr pas en abuser, pour ne pas perdre l’effet ou donner le tournis à vos lecteurs…

  • Avec une vue en contre-plongée, vous pouvez donner à un lieu ou à un personnage une impression de puissance, car ils dominent la vue.
  • Avec une vue en plongée au contraire, le personnage semble plus petit, plus oppressé par ce qui l’entoure.

Pour dessiner ce genre de point de vue, il vous faudra un minimum de connaissance en perspective. Je vous invite donc à lire les articles d’Astate : La perspective, principes de base et dessin à 1 point de fuite, Réussir la perspective à 2 points de fuite, Dessiner en perspective à 3 points de fuite.

Conclusion

Cet article touche à sa fin. J’espère qu’il vous aura aidé à améliorer votre découpage pour le rendre plus dynamique. Il vous semblera sûrement difficile d’appliquer toutes ces astuces dès le départ, mais n’hésitez pas à faire un maximum de storyboards pour vous entrainer et vous améliorer !

Je vous dis à très bientôt pour un nouvel article !

Pour aller plus loin

  • LIVRE – L’écriture du scénario, Jean-Marc Lainé et Sylvain Delzant, éditions Eyrolles
  • LIVRE – Concevoir et réaliser une BD, Daniel Cooney, éditions Eyrolles
  • LIVRE – Manga Bible 3 : composition, Michinobu Tanaka, éditions Soleil Manga
  • LIVRE – Le dessin de manga 3 : Mouvement, décor, scénario, Société pour l’étude des techniques de Mangas, éditions Eyrolles

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